La Reine des Diamants

Valérie Messika a toujours voulu rendre hommage à l’éclat des diamants naturels.

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Creative Director Valérie Messika

L’enfance est un temps de découverte et d’émerveillement. Pour Valérie Messika, l’enfance se confond avec l’histoire des diamants naturels. Son père, André Messika, diamantaire légendaire, lui a appris à apprécier la beauté mais aussi l’importance de la science pour comprendre les joyaux rares et leur potentiel.  En explorant les secrets des diamants, Valérie Messika a découvert un monde qui l’a inspirée sur le plan créatif et lui a fait comprendre que la beauté est plus profonde que ce que l’on peut voir à la surface.  “Durant mon enfance, [mon père] ramenait des pierres à la maison.  Je mettais des diamants sur mes doigts, essayant de trouver quelle pierre était la plus belle… En jouant avec une loupe, on peut trouver une inclusion. Alors, mon père me guidait, c’est à douze heures, à six heures, à deux heures ?  C’était quelque chose de très ludique.  Mais même en jouant, il m’a appris à voir à l’intérieur des petites choses, tous les détails. C’était une très bonne formation pour moi… Et le diamant est un lien avec mon père”.

Des années plus tard, devenue adulte, Valérie Messika crée en 2005 la maison de joaillerie dont elle devient directrice artistique.  Lorsqu’elle aborde une nouvelle collection, la première pensée et l’inspiration lui viennent en regardant la pierre et en se demandant comment cette pièce peut s’intégrer dans ses idées de clarté, de pureté, de vibration et d’intemporalité.  “Je garde toujours à l’esprit que mon objectif est de rendre hommage à la pierre. Ensuite, je veux que l’exécution soit très, très flexible”.


Une nouvelle pièce de la gamme Move Titanium de Messika sertie d’un diamant noir

Le terme “flexible” est tout à fait approprié, car la marque s’est éloignée d’une idée spécifique de ce qui est sexué.   Ces dernières années, la marque a organisé des défilés de mode très médiatisés et a mis en valeur les bijoux sur des mannequins féminins et masculins, ce qui a eu beaucoup d’impact.  Jusqu’à présent pour créer ses collection, Valérie Messika puisait son inspiration dans son expérience de femme et dans celle des femmes fortes de sa famille et de ses deux filles.  “Mais depuis trois ans, j’ai vraiment changé d’avis. C’est probablement parce que la société a changé et que je suis ces nouvelles tendances.  Je vois le potentiel pour les hommes de porter à nouveau des diamants. Je dis “à nouveau” parce qu’avant, le diamant s’adressait aux hommes, au maharaja, au roi, et pourquoi ne doit-il être seulement porté par les femmes aujourd’hui. C’est une grosse erreur… Pour moi, il n’y a plus de genre. Et cela a changé ma façon de voir les bijoux. Et vous le verrez encore plus dans la prochaine collection”.

ELLE M’A DIT :
“JE SUIS TELLEMENT
FIÈRE, JE ME SENS
INVINCIBLE”. J’AI
REPONDU : ‘TU VOIS
NAOMI, TU SOURIS”.

Naomi Campbell clôturant le défilé printemps-été 2023

La marque a fait parler d’elle en choisissant Alton Mason comme égérie de la campagne, aux côtés du top model Kendall Jenner. “Il était très enthousiaste à l’idée de lancer la campagne, impatient… Je suis ravie de cette collaboration.” Cela ne signifie pas que la Maison a tourné le dos au top model, super star Naomi Campbell. Naomi a clôturé le dernier défilé automne/hiver dans une nouvelle pièce de haute joaillerie entièrement taillée dans un seul diamant brut naturel de 110 carats. Sa découverte a fait sourire tout le monde dans l’assistance et notamment la reine des podiums elle-même. Elle m’a dit : “Je suis tellement fière, je me sens invincible”. Et j’ai répondu : “Tu vois Naomi, tu souris”.

Au-delà d’un casting impeccable, Valérie Messika se concentre sur la façon dont les spectateurs vont ressentir le défilé. Tout est dans l’ambiance. “Mais cette ambiance peut venir de la mode, de l’architecture, de l’art, de tout, et parfois même des femmes ou des hommes, comme une vibration. Et lorsqu’il s’agit du défilé, la deuxième chose la plus importante, ce sont les vêtements, la coupe et le style. Je veux la parfaite harmonie entre les vêtements et les bijoux, je suis obsédée par cette question, car je pense qu’il s’agit d’un exercice très difficile pour les bijoux.

Alton Mason pour Messika

Lorsqu’elle parle de son propre style, Valérie Messika explique son attachement aux bijoux classiques, et à ce qui est le plus important pour elle : la famille.  “A la fin de la journée, je n’enlève jamais mon bracelet skinny, qui est un bracelet tennis en diamants, très souple. Ni les deux bracelets avec les noms de mes filles que j’ai faits pour elles.  Elles me regardent en disant : “Tu portes nos bracelets ? Et je dis oui !  C’est pourquoi je ne les enlève jamais. Elles le remarqueraient très vite, notre histoire est avant tout une histoire de bijoux de famille”.

Ses filles sont au cœur de ce qui la pousse à aller de l’avant.  “En tant que mère, je veux que mes filles voient que je ne me contente pas de fabriquer des bijoux ou de gérer une entreprise, ce qui est super cool mais ne suffit pas. Je veux aussi leur donner un aperçu de ma vie. Et je veux continuer à faire rayonner ce beau nom, qui est celui de mon père, dans le monde entier”.

Il est important de noter que Valérie Messika considère la Maison Messika comme son troisième enfant.  “Cette aventure me donne tellement de joie, à l’extérieur de mon entreprise comme à l’intérieur, avec mon équipe, qui est si fière de développer cette marque… Ils voient le bébé grandir, vous savez, si joliment.  Ce n’est plus vraiment un bébé, c’est un adolescent !  Je veux que cette joie continue à se lire sur leurs visages, car en fin de compte, nous devons profiter de la vie.

Toutes les images présentées avec l’aimable autorisation de Messika