Seijna Joaillerie Irrésistible

Rencontre avec Déborah Lombroso, créatrice de Seijna, une maison parisienne de joaillerie, facile à vivre, easy-chic avec une touche bohème et rock.

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Only Natural Diamonds : Comment votre parcours dans la joaillerie a-t-il commencé ?

Déborah Lombroso : J’ai toujours été passionnée de bijoux grâce à ma grand-mère qui s’appelait Seijna et qui en avait beaucoup. Elle les rangeait dans des tas de petites cachettes comme des petits trésors ; de temps en temps elle m’offrait un bijou si j’étais très gentille avec elle. Elle avait une montre qui me fascinait, une montre ancienne en or comme brodée avec des tas de petits diamants et un petit clapet et ça c’était vraiment son trésor elle la mettait pour les grands évènements, elle me laissait occasionnellement la voir ça m’émerveillait…Plus tard alors que personne de ma famille n’était ni dans les bijoux, ni dans les diamants je me suis dit que je voulais travailler dans cet univers. Je n’avais aucune idée de comment y parvenir, j’avais entendu parler du GIA (Gemological Institute of America) je suis partie faire mes études à New York à 20 ans. C’était facile, j’adorais ma vie là-bas,  malgré les difficultés de la langue et la pression des examens, c’était pour moi fascinant et du coup j’apprenais très vite très bien. 


Bague Diamond Me © Seijna Joaillerie

Only Natural Diamonds : Vous saviez déjà vers quel métier plus particulièrement vous vouliez aller dans l’univers de la joaillerie? 

Déborah Lombroso : J’ai toujours eu de bonnes idées pour créer. Après le GIA, j’ai travaillé à New-York chez un joaillier et ensuite j’ai travaillé à Tel Aviv dans l’univers du diamant. Quand je suis rentrée à Paris j’ai rejoint la Place Vendôme chez Alexandre Reza. C’était vraiment la caverne d’Ali Baba là-dedans. Il y avait des trésors inestimables, des pierres incroyables venant de mines qui étaient épuisées, des saphirs du Cachemire, des rubis birmans, des émeraudes incroyables. Il avait un stock énorme de pierres exceptionnelles. De cette expérience, j’ai gardé une intransigeance absolue sur la qualité des pierres que je sélectionne. Puis j’ai à nouveau travaillé chez des diamantaires en Israël. Ensuite je suis revenue vivre à Paris. 

Pendant toute cette période, des amis me demandaient de leur créer des bijoux, de leur faire une bague de fiançailles…

Puis j’ai créé ma propre bague de fiançailles, Diamond Me. Je l’ai dessinée et je l’ai faite réalisée. Ça a été le déclic , j’ai créé Seijna en 2010. 

De gauche à droite : Boucles d’oreilles Diamond On Fire et Delight and Sharp © Seijna Joaillerie

Only Natural Diamonds : Quelles sont les sources d’inspiration qui vous poussent à créer vos pièces ? 

Déborah Lombroso : la Nature, les voyages, les humeurs, la vie tout simplement. 

Pour la boucle d’oreilles On Fire, j’avais passé la journée à ranger la chambre de mes garçons. Un de mes fils avait une voiture Bugatti avec des flammes qui sortent du moteur et c’est là que j’ai eu l’idée de cette BO qui représente un entrelacs de flammes en diamants. 

Dès le lendemain je me suis appliquée à approfondir le design et la réalisation. Ce design est parfait,  il suit bien la continuité de l’ovale du visage, il apporte beaucoup de lumière. Même si les diamants sont tout petits c’est toujours très lumineux. 

Boucles d’oreilles Tribeca © Seijna Joaillerie

Pour les boucles d’oreilles Tribeca, mon inspiration c’est New York. J’ai vécu à New York, j’adorais ce quartier de Tribeca. Ici mon inspiration ce sont les immeubles de Tribeca. Une rangée de diamants associés à de l’or brossé.

Collier Daisy © Seijna Joaillerie

Only Natural Diamonds : Quelle histoire voulez-vous raconter à travers vos créations ?

Déborah Lombroso : J’adore mon métier, je le fais avec beaucoup de cœur et de passion, j’essaie de le transmettre à mes clients qui apprécient ces conseils. 

J’aime faire découvrir à mes clients les différentes techniques de la joaillerie, parfois il y a de l’émail de couleur, parfois dans certains bijoux il y a des diamants taille rose cut, cette taille ancienne qui est plate en-dessous et facettée sur le dessus comme dans la collection Daisy.

Quand il faut choisir un bijou, je leur explique la qualité des pierres, la qualité de fabrication du bijou, du serti, du poli ; je leur explique que tout compte. Bien sûr il faut faire en fonction du budget mais il faut aussi faire les meilleurs compromis pour avoir le plus joli bijou dont on ne se lassera pas. Et même si dans dix ans on s’en lasse, cela restera de la belle qualité et on pourra le réutiliser pour en faire autre chose. J’essaie de les conseiller vers quelque chose de beau même si cela pourra être changé plus tard, mais il faut vraiment qu’au départ les matières premières soient belles, les pierres soient de très belle qualité. Je suis passionnée de joaillerie, aujourd’hui on ne porte plus de parures, moi j’ai pensé des collections de joaillerie (car c’est vraiment de la joaillerie dans la manière dont s’est fabriqué c’est choisi c’est fini) à porter tous les jours. Pour vraiment en profiter, aller travailler, aller à une soirée. En profiter pleinement de ce que cela apporte de la lumière, de la vie. C’est fin mais ça brille beaucoup. Ça ne ressemble pas à ce que l’on peut trouver chez d’autres.

Only Natural Diamonds : Concernant les bagues de fiançailles sur mesure, comment cela se passe le plus souvent : est ce que les couples viennent ensemble vous voir et vous expriment leur projet ou est-ce plutôt le fiancé, futur marié, qui vient pour que vous réalisiez la bague de fiançailles qu’il compte offrir à la femme de sa vie ?

Déborah Lombroso : Le client vient me voir, me dit ce qu’il a en tête. On discute. Je pose beaucoup de questions sur ce que Madame a déjà, ce qu’elle aime beaucoup, ce qu’elle n’aime pas du tout, sur sa personnalité. Où en est-elle dans la vie ? Ensemble on crayonne quelque chose. Le client peut crayonner lui aussi. Au fur et à mesure on affine, on peaufine. J’envoie le croquis à l’atelier qui réalise un dessin 3D. En retour on reçoit plusieurs options de dessins 3D qu’on modifie aussi. En sachant qu’un dessin 3D est toujours plus épais que ce qu’il va donner en réalité, on va perdre de la matière à la façon, à la fabrication. Une fois qu’on a validé la 3D on va fabriquer la cire. Et ensuite je sélectionne les diamants pour la fabrication. Les pierres sont sélectionnées avec le plus grand soin. On parle souvent de la couleur et de la pureté mais rarement de la qualité de la taille. Ce qui rend la brillance du diamant, c’est la qualité de la taille. Souvent la pureté est invisible à l’œil nu jusqu’à HSI1. Il y a certains compromis qu’on peut s’autoriser à faire au niveau de la pureté du diamant. En revanche la qualité de la taille doit être parfaite. Parce que c’est ça qui va faire briller le diamant ou pas. Si un diamant est mal taillé il ne va pas réfracter la lumière correctement et donc ça ne brillera pas. En plus de la qualité de la façon, la qualité des pierres aussi petites soient elles, est primordiale. On parle de diamants facettés et ils comptent tout autant que la pierre de centre, il faut qu’ils soient de très belle qualité. Ensuite on réalise le bijou. 

C’est très touchant de voir toute l’attention que le client pense mettre dans la réalisation de ce bijou, j’y tiens autant que lui, je veux que ce soit une réussite.

Bague Florentine © Seijna Joaillerie

Only Natural Diamonds :  Comment sélectionnez-vous les artisans de la Place Vendôme avec lesquels vous travaillez ? 

Déborah Lombroso : Cela fait 25 ans que je suis dans cet univers, je travaille avec des ateliers qui travaillent avec les joailliers de la place Vendôme. Sur leurs plateaux ils ont Seijna, Cartier… Ce sont les mêmes ateliers, c’est la même qualité de fabrication. J’ai des exigences de serti qui sont celles de la haute joaillerie.

Si vous prenez la bague Florentine en diamants et en or brossé par exemple, il y a 400 diamants. Les pierres sont parfaitement sélectionnées, il faut qu’elles fassent toutes le même diamètre, qu’elles soient totalement harmonieuses en couleur, en pureté et en diamètre. C’est ça la haute joaillerie…

Only Natural Diamonds : Est-ce qu’on peut dire que la pierre précieuse que vous utilisez le plus souvent est le diamant naturel. En quoi les diamants naturels sont-ils importants pour la création de bijoux précieux ? 

Déborah Lombroso : Le diamant naturel a une valeur émotionnelle irremplaçable. 

Je ne travaille que le diamant naturel. Le diamant synthétique pour moi c’est comme porter une contrefaçon. Un faux sac Chanel n’a aucune valeur émotionnelle, le vrai on va se le transmettre de mère en fille, c’est quelque chose d’unique.  

Bague Dangerous Kiss or rose © Seijna Joaillerie

Only Natural Diamonds : A quel type de femmes selon vous s’adresse une bague tout en diamants ? 

Déborah Lombroso : Ma cliente cible a entre 35 et 60 ans. Elle aime les belles choses, elle a du goût, mais elle a aussi une touche de fantaisie, elle veut des beaux bijoux qu’elle ne va pas retrouver sur tout le monde. Elle apprécie particulièrement la brillance et la lumière que mes bijoux en diamant peuvent lui apporter.  

Only Natural Diamonds : Vos clients/clientes sont-ils informés sur le diamant naturel ?

Déborah Lombroso : Ils pensent connaitre beaucoup de choses sur le diamant, je les écoute et ensuite je leur montre un certificat, je leur fais un petit cours de gemmologie en expliquant les 4C, les proportions d’une pierre, la fluorescence. Qu’est ce qui va rajouter de la valeur à une pierre ? Une pierre bien taillée c’est essentiel, beaucoup plus important qu’une pureté extrêmement pure qui est invisible à l’œil nu jusqu’à HSI1. Alors qu’en revanche une taille parfaite, qui a un prix dans l’achat de la pierre, c’est ce qui va faire que la pierre va briller… ou pas. Même si elle est VVS, si elle a une super couleur, une super pureté, si la qualité de la taille n’est pas bonne, elle ne va pas trop briller, elle n’aura pas la vie qu’on attend d’un diamant. Ce qu’on veut dans un diamant c’est cette vie qu’il envoie…

Only Natural Diamonds : Avez-vous souvent l’occasion de rencontrer vos clientes ?

Déborah Lombroso : Depuis quelques années j’organise des Piercing partys. Cet évènement a lieu dans mon show-room ou dans un concept store et même chez des particuliers. Je fais venir un perceur. C’est un évènement très joyeux entre femmes, on vient avec sa fille, sa meilleure amie… Parfois on n’a jamais eu les oreilles percées, les femmes s’encouragent, même si elles ne se connaissent pas, elles se mêlent au choix des autres, et même aux peurs : on a peur, on attend, on dit vas-y toi d’abord, les femmes se parlent librement, il y a un vrai moment de partage, on se détend. Pendant une heure ou deux heures, on se concentre sur un micro-bijou que l’on va porter aux oreilles. C’est vraiment un temps pour soi, on ne pense plus à la réalité qui peut nous préoccuper. Cela fait un bien fou. Je me suis rendu compte avec ces piercing partys que le futile était essentiel, pour supporter la réalité de la vie. Pendant ce moment-là on pense qu’à soi. Avec le perceur, on choisit l’emplacement du trou ; il ne s’agit pas seulement de prendre une règle, de tirer un trait, cela va dépendre du modèle. Si le modèle est un peu haut ou un peu bas il faut le déplacer d’un demi-millimètre pour que cela soit parfaitement aligné.

Only Natural Diamonds : Que signifie pour vous le développement durable, en particulier dans le domaine de la bijouterie?

Déborah Lombroso : Sur mes packagings j’ai fait des écrins qui sont de véritables boites à bijou. J’y ai apporté un soin particulier, ce sont de très beaux écrins. On peut y ranger plusieurs bijoux, il y a plusieurs fentes cela devient une boite à bijoux. Facile à ranger, à transporter. Cela évite ainsi de jeter tous les emballages cadeau.

Bague Dangerous Kiss or rose © Seijna Joaillerie

Only Natural Diamonds : En cette période de fêtes quel bijou de diamant conseillerez-vous d’offrir à la personne aimée ?

Déborah Lombroso : Le bijou qui plait à toutes les femmes de tous les styles, de tous les âges : le pendentif Constellation, une pluie de diamants sur la peau…

 C’est très fin. Le métal est là pour mettre en valeur les diamants et non l’inverse. Des colliers comme ça en serti clos on peut en voir partout la différence avec ce collier, c’est déjà la qualité des pierres et ensuite le serti clos qui est très fin, ça ne va pas faire comme une espèce de pneu autour de la pierre où finalement on ne voit que la rondelle d’or plutôt que la pierre, là on voit la pierre briller. Ça twiste en même temps que les mouvements de notre cou mais c’est joli aussi bien de face que de dos. Ça fait une pluie de diamants sur le cou et on peut le marier avec n’importe quel autre collier, on peut l’associer à tout ou bien le porter seul, c’est aussi joli tout seul. C’est un des bijoux favoris d’Anne Claire Coudray, la présentatrice du JT.


Retrouvez Seijna Joaillerie ce weekend au Pop-up de Noël, 62 rue de Turenne à Paris