Les insignes diamantés de la Légion d’honneur, un éclat historique et esthétique

À la découverte des trésors étincelants au sein du Musée de la Légion d’honneur, nous avons eu le privilège de discuter avec le conservateur par intérim, Monsieur Tom Dutheil, afin d’explorer les subtilités des parures qui embellissent cette prestigieuse distinction. Au cœur de cette collection, la Légion d’honneur se dévoile comme une pièce maîtresse, capturant l’essence de l’histoire de France.

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© Musée de la Légion d’honneur

Pour lui, la pièce maîtresse du musée est incontestablement le premier ordre national, la Légion d’honneur. D’ailleurs, la salle principale est dédiée à cette décoration emblématique, elle offre une plongée captivante dans son histoire. Des objets modestes, tels que ceux portés par les simples soldats ou civils, jusqu’aux joyaux les plus somptueux, la collection témoigne du raffinement et de la magnificence qui ont marqué la Légion d’honneur. Parmi les incontournables, le conservateur mentionne le tableau de Bonaparte, peint en 1802, véritable « Joconde du musée », car ce tableau symbolise l’année de création de la Légion d’honneur. Soulignons également, le collier du grand maître, qui est celui du chef de l’État., c’est donc un symbole du pouvoir. D’autres colliers représentant différentes époques, illustrent l’évolution de cette institution.

© Musée de la Légion d’honneur

Pour Tom Dutheil « Ce qui est formidable sur ces colliers c’est qu’il y a les maillons qui représentent les grandes activités de la nation décorés de la Légion d’honneur. Nous avons également des objets très forts et impressionnants comme la légion d’honneur en diamants promise par Napoleon III, la Légion d’honneur de plusieurs maréchaux comme Jean Lannes, Joachim Murat ou Emmanuel de Grouchy. Citons également la Légion d’honneur de Madame Marie-Angélique Duchemin veuve Brulon, première femme décorée de la Légion d’honneur. C’est Tout un ensemble d’objets qui retracent l’histoire de cette décoration illustre. De 1802 jusqu’à nos jours à travers les destins, les parcours humains que la légion d’honneur a concerné. »

© Musée de la Légion d’honneur

Lorsque questionné sur la signification de la Légion d’honneur en France, son importance, le conservateur remonte au discours célèbre de Napoléon Bonaparte, le “discours des Masses de granit.” Dans ce discours, Bonaparte justifie la création de la Légion d’honneur en tant que socle essentiel permettant à la République d’exister. C’est pourquoi, La Légion d’honneur, en instaurant une distinction basée sur le mérite, rassemble une élite universelle représentant toutes les franges de la nation. Depuis sa création jusqu’à nos jours, la Légion d’honneur demeure emblématique en tant que pilier de la société, mettant en avant les citoyens estimés comme exemplaires dans toutes les activités nationales.

© Musée de la Légion d’honneur

Puis, il évoque la plaque de grand’croix de la Légion d’honneur commandée par Marcel Dassault, réalisée par la maison Van Cleef & Arpels. Cette pièce d’exception, façonnée en or et sertie de plus de 300 diamants de différentes tailles, témoigne d’une alliance sublime entre l’art joaillier et la reconnaissance exceptionnelle.
Selon le conservateur, ces joyaux ne sont pas seulement des parures, mais des témoins précieux de l’histoire de la Légion d’honneur. Il souligne avec passion l’importance de la Légion d’honneur. Ces objets, chargés d’histoire, reflètent l’évolution et la richesse de cette institution depuis 1802.

L’esthétique ne tarde pas à s’immiscer dans cette distinction, comme il l’explique : « Napoléon lui-même va se commander un collier de la Légion d’honneur et des insignes en diamants. » Nitot, le joaillier choisi, utilisa les diamants de la couronne pour orner ces insignes, ajoutant une dimension luxueuse à cette distinction.

© Musée de la Légion d’honneur

Malgré les tentatives de Napoléon de réglementer strictement l’usage de ces insignes en diamants, des personnalités éminentes ont pu commander des pièces privées. Il souligne ce fait en expliquant que « depuis 1804 jusqu’à nous jours les insignes en diamants ne sont donc pas réglementés », offrant ainsi la possibilité à des personnalités influentes de créer des œuvres uniques, à l’image de la plaque en diamants de Marcel Dassault conçue par Van Cleef & Arpels.

© Musée de la Légion d’honneur

La singularité de ces insignes diamantés atteint son apogée sous le Second Empire, lorsque Napoléon III confère des jeux d’insignes en diamants à titre personnel. Commandés à la maison Ouizille-Lemoine, ces insignes identiques à ceux de l’Empereur symbolisent une reconnaissance et une amitié personnelle. Malgré les efforts réglementaires, l’éclat des diamants persiste dans l’histoire de la Légion d’honneur.

En concluant cette exploration, Monsieur Dutheil nous invite à célébrer l’héritage exceptionnel de la Légion d’honneur, où chaque insigne, qu’il soit modestement porté par le citoyen ordinaire ou luxueusement serti de diamants, raconte une histoire unique. En contemplant ces pièces d’orfèvrerie, nous sommes transportés à travers le temps. Captivés par l’éclat historique et esthétique qui demeure au cœur de cette distinction emblématique, ancrée dans l’histoire et l’âme de la France.


Nos sincères remerciement à

Madame Lucie Léger, Chargée de communication cabinet du grand chancelier

Monsieur Tom Dutheil Conservateur par intérim du musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie.