Rachel Brosnahan:
Un arc-en-ciel
Rachel Brosnahan brille dans ses prochains rôles de climatologue et de journaliste expérimentée, mais c’est son côté philanthrope qui donne de l’éclat à sa vie.
BOUCLES D’OREILLES Lauren Deyoung, Anita Ko • RAS DE COU Larkspur & Hawk • COLLIER Van Cleef & Arpels • BAGUE Beck, Jade Ruzzo • TOP Vivienne Westwood • JUPE Vintage Maison Margiela
Photos: Phoenix Johnson
Stylisme: Marissa Baklayan
Rédaction: Sam Broekema
Des bijoux vintage de La Fabuleuse Madame Maisel aux boucles auburn et aux bijoux de haute joaillerie sur le tapis rouge pour la promotion de The Amateur (en salles le 11 avril) et Superman (sur les écrans le 11 juillet), Rachel Brosnahan affiche un kaléidoscope d’émotions humaines en jouant tous les rôles.
Only Natural Diamonds: Vous sortez coup sur coup deux films très différents, The Amateur et Superman. Que ressentez-vous ?
Rachel Brosnahan: Je suis impatiente de partager l’expérience que nous avons vécue en les réalisant. Ce n’est pas toujours possible d’avoir une équipe aussi incroyable sur un projet, et j’ai eu beaucoup de plaisir à tourner ces deux films très, très différents. En raison des grèves et du processus de réalisation d’un film de super-héros, les deux films sortent plus tard que prévu, et nous sommes donc ravis de pouvoir enfin les présenter.
OND: Et deux femmes si différentes, si fortes, si cool. Dans The Amateur, je ne veux rien dévoiler, mais vous êtes présente et absente à la fois.
Brosnahan: Il s’agit d’une approche différente d’un genre familier.


OND: Comment avez-vous procédé pour créer le personnage de Sarah, qui est à l’origine de la transformation de quelqu’un d’autre ?
Brosnahan: Rami et moi l’avons fait ensemble. L’histoire est basée sur un livre de Robert Littell. Nous avons passé beaucoup de temps à discuter de leur relation et de leur mariage et à expliquer pourquoi la perte de Sarah a eu un impact si important qu’elle a fait ressortir un aspect de lui qu’il n’aurait jamais cru possible ou qu’il n’aurait jamais vu venir. Et elle est tellement intéressante. C’est une climatologue, brillante, réfléchie et intelligente. Ils sont opposés à bien des égards, mais ils se complètent l’un l’autre. Et puis elle fait ressortir un autre côté de lui.
James Hawes est un incroyable réalisateur, il nous a donné les moyens nécessaires pour faire cette expérience.
OND: Passons à Lois Lane et Superman – un personnage emblématique ! Comment vous êtes-vous préparée à lui donner votre empreinte ?
Brosnahan: Je lis beaucoup de bandes dessinées ! Lois est un personnage très intéressant parce que c’est elle qui s’est le plus transformée au fil du temps. Elle a gardé son âme d’affamée, d’ambitieuse, de déterminée, de forte volonté et d’acharnée dans sa quête de la vérité. Mais son apparence a beaucoup changé, de même que ses relations avec Clark et Superman. Même s’il s’agit toujours d’une histoire d’amour au centre, elle a beaucoup évolué au fil du temps.
J’ai beaucoup discuté avec le réalisateur, James Gunn, de l’identité de cette version de Lois, de la manière de rendre hommage à celles qui l’ont précédée et de ce qui pourrait être différent chez elle dans ce monde. Nous avons beaucoup parlé du statut actuel du journalisme et de ce que cela signifie d’être quelqu’un dans le monde d’aujourd’hui qui est un journaliste de presse écrite, qui se bat pour l’intégrité du journalisme de presse écrite, qui croit intrinsèquement en sa valeur, et de ce à quoi cela pourrait ressembler.


OND: Comme la vérification des faits ?
Brosnahan: Oui, tout à fait. Qu’est-ce que cela signifie d’être à la recherche de la vérité, et qu’est-ce qui pourrait se trouver sur votre chemin aujourd’hui ? Metropolis présente des obstacles spécifiques que nous ne rencontrons pas dans le monde réel.
OND: Pas encore.
Brosnahan: James a insisté pour mettre en avant la valeur de Lois en tant que journaliste – en voulant qu’elle soit quelqu’un que les jeunes femmes peuvent admirer. Le journalisme est peut-être aujourd’hui plus important que jamais ; la presse libre et impartiale est potentiellement plus importante qu’elle ne l’a jamais été dans l’histoire de notre pays. Il est puissant de voir quelqu’un comme Lois, et comme Clark, à la recherche de la vérité, utilisant, leur pouvoir et leurs privilèges pour la poursuivre sans relâche.
J’ai discuté avec une poignée de journalistes d’horizons différents pour comprendre ce que cela pouvait donner de se mettre à leur place. Il y a tant de choses que je ne comprends pas sur ce à quoi ressemble leur journée et sur le type de personnes qui deviennent journalistes.
Une femme m’a dit que ce qui l’avait poussée à devenir journaliste, c’est qu’elle en avait assez d’être une enfant et qu’elle pensait qu’il devait y avoir quelque chose de plus grand. Cela m’a semblé très vrai pour Lois, et je me suis inspirée de ce qu’elle m’a dit.
Une autre journaliste de la presse écrite a travaillé pendant de nombreuses années dans une salle de rédaction. Je lui ai beaucoup demandé à quoi ressemblait sa journée. Quelles étaient les relations entre les différents journalistes qui couvraient le même sujet, et quelles étaient les dynamiques en jeu ? Lois et Clark sont tellement en compétition l’un avec l’autre. J’ai veillé à leur demander quelles étaient leurs plus grandes bêtes noires concernant la façon dont les gens ont dépeint les journalistes dans le passé.


OND: Qu’ont-ils dit?
Brosnahan: Ce sont des gens qui se lancent dans le journalisme parce qu’ils veulent avoir un impact, que ce soit dans leur communauté ou dans le monde en général. C’est aussi, pour beaucoup d’entre eux, une ambition brûlante et une soif de quelque chose qui alimente l’adrénaline. Il ne s’agit pas d’une entreprise purement altruiste, et vous ne pourriez jamais réussir en tant que journaliste d’investigation si c’était la seule chose à laquelle vous vous accrochiez, car vous seriez souvent déçu que votre histoire n’ait pas l’impact que vous attendez.
OND: Être altruiste qu’est-ce-que cela signifie pour vous ?
Brosnahan: Être humain ! J’ai l’immense privilège d’avoir une plateforme où je peux non seulement « redonner » quelque chose, mais aussi aider à diffuser des informations sur la manière dont d’autres peuvent en faire de même et, je l’espère, rendre cela moins intimidant. Je crois fondamentalement que tout le monde essaie de faire le bien, mais nous sommes confrontés à de nombreux défis. Il peut être intimidant de savoir comment agir de manière significative.

OND: Je sais que vous êtes très active au sein de Covenant House (centre d’accueil pour sans abri à New York). Comment vous êtes-vous engagée ?
Brosnahan: Il s’agit d’un travail sur le terrain 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Il y a une dizaine d’années, je venais d’obtenir mon diplôme universitaire et je faisais mes débuts à Broadway dans The Big Knife lorsque le responsable du spectacle a expliqué que plusieurs membres de la communauté de Broadway organisaient ce que l’on appelle un « sleep out » pour Covenant House. Covenant House se trouve à l’angle de la 41e et de la 10e avenue à New York, de sorte que les résidents de Covenant House sont nos voisins à Broadway. En tant que communauté, nous pouvons nous organiser pour collecter des fonds et sensibiliser le public.
J’ai participé à cette soirée, et c’est une nuit qui a profondément changé ma vie. J’avais 22 ou 23 ans et j’étais assise en face d’un jeune homme du même âge. J’ai été frappée par le fait qu’avec quelques petits changements de circonstances, j’aurais pu être assise à sa place. Le lendemain matin, le président de l’époque, Kevin Ryan, nous a tous regardés et nous a dit : «Regardez autour de vous et engagez-vous à revenir. » Et c’est ce que nous avons fait. Cela fait plus de dix ans que je reviens et je siège maintenant au conseil d’administration.


Covenant House est une organisation incroyable qui s’occupe de jeunes gens confrontés au mal logement dans 35 villes des États-Unis, du Canada et d’Amérique latine. Elle fait bien plus que fournir un logement pour des services d’urgence. Elle propose également des programmes de logement de transition, des programmes de formation générale, des formations professionnelles, des services juridiques, des services de prise en charge de la toxicomanie et bien d’autres choses encore, le tout dans le plus grand respect et avec un amour inconditionnel pour briser un cercle infernal.
Je suis également ambassadrice d’une organisation extraordinaire appelée Global Citizen, dont l’objectif est de mettre fin à l’extrême pauvreté dans le monde d’ici à 2030. Elle travaille en étroite collaboration avec les Nations unies et plusieurs organisations partenaires et œuvre sur le terrain dans de nombreux domaines qui doivent être abordés pour atteindre cet objectif.
J’ai travaillé avec l’une de leurs organisations partenaires, Education Cannot Wait, qui s’attache tout particulièrement à garantir l’accès des enfants à l’éducation dans les zones de conflit et de crise. J’ai eu le privilège de me rendre avec eux au Pérou au plus fort de la crise des migrants vénézuéliens et de voir de mes propres yeux le travail qu’ils accomplissent.
Il s’agit à la fois de sensibiliser et d’humaniser ces questions dont nous entendons parler à la radio, à la télévision ou que nous lisons dans les journaux. Derrière toutes ces statistiques, il y a des gens qui ne sont pas des politiques. C’est ce qui a fait la force de cette expérience.
J’ai eu le privilège de les accompagner à la Maison Blanche en 2018 et de discuter avec l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) de la manière dont ils pourraient s’impliquer, et c’est ce qu’ils ont fait. Les États-Unis, ainsi que le Royaume-Uni et l’Irlande, se sont engagés à apporter leur soutien, car le point de vue est que lorsque nous soutenons ces endroits dans le besoin, cela nous élève tous.

LES BIJOUX FONT PARTIE INTÉGRANTE DE LA FAÇON DONT VOUS IMAGINEZ LES CHOSES ET PEUVENT VOUS AIDER À DONNER VIE À DES PERSONNES DANS VOTRE ESPRIT.

OND: L’empathie est un fil conducteur dans tout ce que vous dites. Il existe une autre façon d’accueillir les émotions, notamment à travers les bijoux, comme les objets de famille transmis de génération en génération. Vous souvenez-vous de certains bijoux hérités dans votre famille ?
Brosnahan: Mon père et ses frères et sœurs ont tous des chevalières portant leurs initiales monogrammées. Quand je pense à mon père, je pense à cette bague. Elle était si lourde. Ces objets renferment tellement de souvenirs. Les bijoux font partie intégrante de la façon dont vous imaginez les choses et peuvent vous aider à donner vie à des personnes dans votre esprit. J’ai hérité d’une petite bague de ma grand-mère, que j’ai portée tous les jours pendant des années.
OND: A quoi ressemblait cette bague ?
Brosnahan: C’était une petite bague en or en forme de losange, avec un petit saphir au centre et de petits diamants autour. Elle avait des doigts minuscules, donc je ne peux la porter qu’à mon auriculaire.
OND: En parlant de bagues, votre bague de fiançailles était également ancienne.
Brosnahan: Nous l’avons trouvé ensemble. Mon mari et moi avions commencé à flâner dans des bijouteries et à regarder des bagues, mais nous n’étions pas particulièrement attirés par les styles récents. J’ai vécu pendant de nombreuses années juste à côté d’une bijouterie vintage, Pippin. J’y entrais souvent, car leur sélection changeait tout le temps.
Un jour, nous sommes entrés et avons trouvé ma bague de fiançailles et mon alliance en un seul coup. La bague était magnifique mais elle ne semblait pas ancienne. Elle était sertie d’une aigue-marine. Nous l’avons choisie ensemble, puis je n’ai plus eu le droit de la voir.
Mon mari s’est ensuite renseigné sur les diamants et la durabilité et a trouvé un magnifique diamant pour la bague. Je n’ai jamais vu la version finale avant qu’il ne me fasse sa demande en mariage.


OND: Est-ce que c’était un diamant ancien?
Brosnahan: Oui, c’était le cas. Il est allé dans le Diamond District et a rencontré un homme passionné par l’histoire des diamants, qui lui a appris beaucoup de choses sur la pureté et la classification des diamants. La pierre était de forme ovale. Jason était très enthousiaste d’avoir appris autant de choses sur le diamant et d’avoir participé à sa création.
OND: En parlant de films d’époque, vous avez incarné Mrs. Maisel tout en adoptant une perspective moderne. Cela vous a-t-il influencée d’une manière ou d’une autre, ou quittiez-vous le plateau ravie de pouvoir enfiler un pantalon de survêtement ?
Brosnahan: Cela m’a surtout rendue reconnaissante pour le confort moderne. [rires] Et pour le fait que nous ne portions plus de corsets tous les jours. Aller aux toilettes est tellement plus simple maintenant !
Notre costumière, Donna Zakowska, est une véritable encyclopédie de la mode vintage. Personne ne comprend mieux qu’elle les couleurs, les textures, les motifs et les tissus.
Beaucoup des bijoux venaient en fait de Pippin. C’était fascinant d’observer l’évolution des styles au fil du temps. Son souci du détail était incomparable à tout ce avec quoi j’avais travaillé auparavant. Quand nous avons commencé la série, nous étions en 1955 ou 1957, et à cette époque, toutes les boucles d’oreilles avaient des fermoirs à vis. Plus tard, elles sont passées aux clips. Donna ne laissait rien au hasard, alors j’ai appris à mettre des boucles d’oreilles à vis. Pas les plus confortables… Mais on peut s’habituer à tout, apparemment.
Les bijoux complétaient chaque tenue. Une fois l’ensemble porté, avec la coiffure et le maquillage, nous nous retrouvions pour essayer une vingtaine de paires de boucles d’oreilles avant de choisir la bonne.

Les bijoux complètent CHAQUE look.
OND: Quel rôle jouent les bijoux pour vous, notamment quand vous arpentez les tapis rouges?
Brosnahan: Ce qui est amusant avec la mode, c’est qu’elle peut être ce que vous voulez qu’elle soit. Elle peut être le reflet de ce que vous ressentez à un moment ou à une époque de votre vie. Ainsi, par le passé, j’ai toujours été en opposition avec le rôle que je jouais à ce moment-là lorsque je m’habillais pour le tapis rouge.
Je pense que, surtout vers la fin de Maisel, il était plus amusant de porter des vêtements complètement différents de ceux que je portais à l’écran. Je pense qu’il en allait de même lorsque je jouais dans House of Cards, qui était beaucoup moins glamour et un peu moins féminin. Je me suis tournée vers un style plus hyper-féminin.
Mon styliste et moi avons beaucoup discuté de l’esthétique que nous voulons adopter pour l’année à venir. Je veux à la fois rendre hommage à Lois Lane et à son univers, mais je pense que le *method-dressing*, comme on l’appelle, a déjà été exploré à la perfection. Je ne sais pas si nous voulons rivaliser avec cela, mais nous cherchons à y apporter notre propre touche.
Et je pense que les bijoux jouent un rôle essentiel dans ce processus.
Les bijoux et les accessoires complètent chaque tenue. Ils peuvent totalement transformer l’allure d’un look. Un style vestimentaire précis peut être complètement réinventé avec un choix de bijoux surprenant.
OND: Vous avez une super styliste, Alexandra Mandelkorn.
Brosnahan: Ali me pousse, je suis vraiment reconnaissante. Nous avons développé une sorte de complicité au fil du temps, et je suis impatiente de faire cette prochaine étape avec elle. Elle est tellement intelligente et réfléchie en matière de mode. C’est un vrai plaisir de travailler avec quelqu’un comme ça.


OND: J’ai hâte de savoir ce que vous pensez de The Amateur !
OND: Vous ne regardez jamais vos films ou vos émissions ?
Brosnahan: J’ai regardé la première saison de Maisel, mais j’ai arrêté de regarder il y a de nombreuses années. Les gens viennent de différentes écoles de pensée à ce sujet, et je ne suis pas une puriste, donc cela pourrait changer. Mais je suis tellement perfectionniste, et c’est un art. La performance est un art qui repose sur le fait d’être à l’aise avec l’imperfection.
Je préfère vivre avec l’expérience que j’ai eue en créant quelque chose, et c’a été vraiment intéressant, car parfois cela correspond à la façon dont le produit final est reçu, et parfois non. J’ai fait partie de projets qui n’ont pas vraiment trouvé leur public mais qui ont été parmi les plus belles expériences à réaliser. Ainsi, l’expérience n’était pas teintée par la manière dont le produit final a été reçu, en partie parce que je ne l’avais jamais vu, donc je n’avais pas d’avis à ce sujet. J’ai pu me concentrer sur le processus de création.
C’est ça que j’adore dans le théâtre. C’est ce que c’est, uniquement pour ce moment précis et pour ce public-là. Et puis, la nuit suivante, c’est quelque chose de différent, et personne ne vivra jamais cette expérience à nouveau.
OND: Ensuite, chaque nuit est une nouvelle occasion d’apprendre et de développer….
Brosnahan: Et de tenter les choses avec un peu plus de courage, espérons-le, à chaque fois.
Photos: Phoenix Johnson
Stylisme: Marissa Baklayan
Directeur de création: Lizzy Oppenheimer
Coiffure: Clay Nielsen
Makeup: William Scott
Manucure: Yukie Miyakawa
Rédacteur en chef divertissements: Glynis Costin
Production: Petty Cash Production
Assistants Photos: Steven Burton, Chandler Bondurant
Digital Tech: Will Wang
Assistant Mode: Cassie Jekanoski
Hospitality: BaseKamp Mobile