A l’honneur le diamantaire Rubel & Ménasché

Rencontre avec le métier de l’ultra belle précision

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Photographie : Sarah Clavelly pour Rubel & Ménasché

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Depuis plus de 50 ans, Rubel & Ménasché réinvente l’univers de la joaillerie en créant des synergies innovantes entre savoir-faire ancestraux et nouvelles technologies. Portée vers l’avenir la société est le conservatoire vivant de techniques historiques sur la taille du diamant. Zoom sur une discipline rare dans les métiers d’art.

Diamantaire, oui, mais cela signifie la maîtrise de plusieurs métiers pour cette matière ?
De la réception des pierres, à l’écrin, c’est toute une chaîne : tri selon les critères internationaux d’excellence, analyse par des gemmologues, réponses sur mesure pour la taille et la retaille conformément aux besoins des grandes maisons joaillières, conditionnement et adaptabilité aux exigences de la haute joaillerie.

Quels sont les labels que présente Rubel & Ménasché ?
Notre entreprise entend protéger l’image des diamants naturels et leur désirabilité, tout en préservant la confiance dans le métier jusqu’au client final. Ethique et bonnes pratiques sont des maîtres-mots dans tout notre process de fabrication : du tri à la retaille du diamant. C’est pourquoi nous sommes labellisés « Responsible Jewellery Council » depuis 2010. Rubel est aussi membre actif du World Diamond Council, organisation protégeant les intérêts de l’industrie diamantaire au sein du Processus de Kimberley.
Par le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV), décerné par l’État français en 2013 et renouvelé en 2019, nous démontrons la volonté de la maison de faire perdurer des savoir-faire historiques qui ne sont plus enseignés en France, comme la taille de diamant.

A tous les niveaux la transparence est à l’honneur, comment vérifiez-vous la naturalité du diamant ?
Tout diamant quel que soit son poids, même infiniment petit, est trié et vérifié par nos gemmologues qui travaillent avec leur œil aiguisé et des machines très perfectionnées pour répondre aux critères internationaux de la joaillerie. Nos gemmologues vérifient chaque gemme selon les fameux critères des « 4C » en anglais : carat (poids), cut (taille), color (couleur) et clarity (pureté). Chaque pierre est examinée par exemple pour sa fluorescence ou non.

Quels sont les personnes que vous recrutez pour former à l’excellence du diamantaire ?
Nous recrutons des gemmologues pour l’analyse, mais aussi des personnes issues d’autres univers (automobile par exemple) pour maitriser des logiciels de pointe. En outre, notre spécialité est de former les jeunes au métier de la retaille. Nous investissons en eux pendant plusieurs années, car cette discipline n’est plus enseignée, ni dans l’Hexagone ni ailleurs dans le monde.

Quelles sont les exigences des acteurs de la haute joaillerie ?
C’est sublimer une pierre selon les critères de la maison de haute joaillerie : de la très petite pierre au poids assez important pour la gemme. C’est aussi lui proposer de retailler une pierre sur-mesure. La personnalisation va jusqu’au conditionnement et l’analyse du diamant, car chaque grand joaillier possède ses normes, sa nomenclature !

Précisément pouvez-vous décrire l’activité de retaille, votre discipline phare ?
Le tailleur de diamant, avec son œil averti, ses techniques ancestrales, aidé d’outils perfectionnés, sa loupe qui grossit dix fois, avec les côtes au 100ème de millimètre grâce à l’informatique, va travailler dans le sens d’ajuster un diamant très précisément, dans l’espace réservé à cet effet sur la pièce de joaillerie. C’est de la micro précision.

Quelles sont les tailles de diamant que vous travaillez le plus ?
En haute joaillerie, le plus souvent ce sont les tailles autres que la taille commune, dite « brillant ». Nous œuvrons beaucoup sur la taille « baguette », la « carrée », la « princesse ».

Pourquoi retailler ? Pour travailler sur la lumière ?
C’est ce qui est magique dans la retaille des diamants ! Sur une même pièce vous arrivez par exemple à une homogénéité très régulière du réfléchissement de la lumière de chaque pierre, sur une même ligne sur la pièce. Cette régularité sans faille est tout un art.

Cela justifie les milliers d’heures passées pour la fabrication d’une pièce d’exception ?
C’est ce qui fait la spécificité du métier d’art et du métier rare de diamantaire comme le nôtre. Nous ne calculons pas les heures pour la perfection. Sachez qu’une pièce unique de joaillerie qui passe dans une dizaine de mains de métiers d’art peut atteindre largement des milliers d’heures de travail (du dessin à l’écrin).

En quoi la rareté aussi du métier de diamantaire ?
Il est très difficile d’apprendre à embellir une gemme par la taille ou la retaille. En France, le métier de tailleur de diamant est rarissime et l’exigence est grande ; cette matière précieuse nécessite l’une des plus haute patience.

Pourquoi l’industrie du diamant naturel reste ultra auto-contrôlée ?
Le domaine du diamant naturel s’est vraiment discipliné avant de nombreuses autres industries avec ses critères internationaux, son industrie responsable et durable, ses associations mondiales, ses certifications. En travaillant chacun avec les autres, nous hissons le diamant vers une pierre exceptionnelle et une industrie éthique, ultra ancienne et portée vers l’avenir.