Les Joyaux de Camilla Parker-Bowles, Reine Consort du Royaume-Uni

Les diamants de Camilla, Reine Consort du Royaume-Uni

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Lorsque la duchesse de Cornouailles est devenue Reine Consort le 9 septembre 2022, à la suite du décès d’Elisabeth II, elle a hérité de la plus grande collection de bijoux au monde, dont la valeur est souvent estimée à environ 120 millions de dollars (100 millions de livres sterling).

Depuis son mariage avec le prince Charles en 2005, la Reine Consort a porté pléthore de pièces importantes, dont beaucoup ont appartenu à la reine mère, tandis que d’autres sont soit des pièces de sa propre famille, soit des cadeaux de son mari. Au moment de leur mariage, plusieurs “experts royaux” pensaient qu’elle porterait des pièces discrètes. Il n’en est rien ! Lors de l’une de ses premières visites d’État, en Ouganda en 2007, la duchesse de Cornouailles portait la parure de diamants Greville, sans doute la plus élaborée et la plus complexe de toutes. Par la suite, nous nous sommes habitués à la voir porter le fabuleux diadème de diamants Greville, officiellement le plus grand diadème de la collection (voir ci-dessous), mais c’est une parure plus sentimentale qu’elle a choisie pour le premier banquet d’État à domicile du Roi et de la Reine, en novembre 2022.

La George VI Victorian Suite 

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Pour le banquet d’État sud-africain, la Reine Consort portait une parure exceptionnelle de diamants et de saphirs, qui a pour surnom la « George VI Victorian Suite », dont le diadème est appelé The Belgian Sapphire (le saphir belge). Voici l’histoire de cette parure exceptionnelle.

En 1944, pour son 18ème anniversaire, le roi George VI offrit à sa fille un bracelet de saphirs et de diamants. Il s’agit de l’un des premiers bijoux d’adulte que la future reine reçoit. Comme le mentionne Suzy Menkes dans son livre “The Royal Jewels”, en raison de la Seconde Guerre mondiale, la future reine a commencé à porter tardivement les bijoux dont elle allait hériter de sa grand-mère, la reine Mary, qui aimait tellement les bijoux qu’elle en avait créé une encyclopédie.

Lors du mariage d’Elizabeth avec Philip en 1947, George VI offrit à sa fille une exceptionnelle parure de saphirs et de diamants de l’époque victorienne, assortie au bracelet de saphirs. Selon l’historienne de la joaillerie Leslie Field, les saphirs dataient des années 1850 et les diamants très probablement brésiliens, avaient été sertis dans la demi-parure avant 1867, année de la découverte du diamant Eureka en Afrique du Sud. La « George VI Victorian Suite » a été vue pour la première fois en 1949, puis en 1951 lors d’une tournée royale au Canada. En 1952, Sa Majesté a fait raccourcir le collier en retirant le plus gros saphir, pour en faire un pendentif en saphir en 1959, plus souvent porté en broche.

Le somptueux diadème de saphirs et de diamants a été acheté par la Reine en 1963 pour créer une parure complète avec les bijoux offerts par ses parents. Il est appelé le diadème de saphirs belges parce que sa provenance remonte à la princesse Louise de Belgique. Cette princesse du XIXème siècle a eu une vie quelque peu scandaleuse ; après avoir eu deux enfants, elle a quitté son mari pour un comte croate et a été exclue de la vie royale. En 1907, divorcée du comte Geza, elle s’était endettée de 250 000 marks. Les bijoux hérités de sa mère, la reine Marie Henriette, ont donc été confisqués par ses créanciers et vendus. Ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de diadème était à l’origine un collier, mais lorsqu’il a été acheté par Sa Majesté en 1963, il a été transformé en diadème, probablement par les joailliers de la Couronne de l’époque : Garrard. La reine Élisabeth II a porté la parure complète à d’innombrables reprises, et c’est une joie de voir la Reine Consort continuer à porter cette parure spectaculaire de saphirs et de diamants.

Le Diadème de Diamants Greville 

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Comme je l’ai expliqué plus haut, nous avions pris l’habitude de voir la duchesse porter le diadème de diamants Greville, qui est peut-être l’une des pièces les plus impressionnantes et les plus extravagantes de toutes celles qui lui ont été prêtées par la reine.  Il fait partie d’une soixantaine de pièces léguées à la reine mère en 1942 par une amie fidèle de la reine Mary, Dame Margaret Greville. Le diadème, également connu sous le nom de diadème nid d’abeille Boucheron, a été créé par Boucheron en 1921 à partir de diamants provenant d’un diadème de 1901, créé par l’emblématique joaillier parisien. Le diadème est construit autour d’un motif géométrique en nid d’abeille, pavé de diamants et entouré d’une monture mille-grains en platine, ce qui accroît l’éclat de façon spectaculaire ; les diamants ronds de taille brillant placés dans les sections en nid d’abeille sont également bordés de mille-grains. En 1953, Cartier a augmenté la hauteur de cette pièce déjà importante en réarrangeant les grappes de brillants sur la couche supérieure, en ajoutant quatre brillants ronds provenant d’une broche de Sa Majesté et en couronnant la pièce d’une grande marquise au sommet.

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Le spectaculaire collier à festons Greville, que la Reine Consort a porté pour la première fois en Ouganda, ainsi que le somptueux diadème Greville, font partie du même legs de Lady Greville. Le collier de diamants de Cartier comportait à l’origine deux rangées de plaques serties de diamants pavés autour de brillants ronds centraux et une chaîne postérieure composée de deux simples lignes de diamants attachées par un grand brillant également serti dans une plaque pavée. En 1938, Mme Greville a demandé à Cartier d’ajouter quatre plaques supplémentaires et de redessiner le fermoir arrière. Elle a également commandé un autre collier comportant trois rangées de 18 plaques pouvant être attachées au collier original pour créer un fabuleux collier à cinq rangs de festons. Quelle commande !

Tour de Cou en Perles avec Fermoir en Diamants

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Nous avons également pris l’habitude de voir la Reine Consort porter le collier de perles hérité de sa mère, Rosalind Cubitt, petite-fille d’Alice Keppel. Camilla transforme habilement les opulentes perles en alternant le nombre de rangs – tantôt trois, tantôt quatre, tantôt cinq – mais aussi le fermoir serti de pierres précieuses pour les assortir à la robe ou au costume qu’elle porte. Lors de leur première sortie publique, à l’occasion du 50ème anniversaire de la sœur de Camilla au Ritz de Londres, elle a attaché une grande aigue-marine taillée en escalier, nichée au milieu de volutes d’or et de dix diamants taillés en brillant. Il y a aussi un fermoir en améthyste et diamant, un grenat et un fermoir de style Art déco serti d’un énorme diamant de taille coussin ayant appartenu à la reine mère. Mais mon coup de cœur va à la très jolie topaze rose entourée de diamants naturels de différentes tailles. Ce superbe bijou, monté en broche avec des boucles d’oreilles assorties, a été acheté chez Sotheby’s en 2000 par le prince Charles pour plus de 20 000 livres sterling et date de la fin de l’époque géorgienne. La duchesse a porté le tour de cou et les boucles d’oreilles en perles et topaze au Pakistan en 2006, et bien sûr, d’innombrables fois depuis.

Depuis qu’elle est devenue Reine Consort, elle a choisi de rendre hommage à la Reine Elisabeth II en choisissant des pièces significatives pour les occasions appropriées. On espère que lors du couronnement, lorsqu’elle sera couronnée de la couronne de la Reine Mary (sertie des Cullinan III et IV), elle portera le collier et les boucles d’oreilles du couronnement de la reine Victoria en l’honneur de la reine Élisabeth II, qui les a portés pour son propre couronnement en 1953.

Attendons de voir, mais une chose est sûre : nous ne serons pas déçus.